Une loi sera présentée courant 2014 pour « clarifier » les règles du travail dominical sans le généraliser, a annoncé Matignon après avoir pris connaissance du rapport Bailly.
La CGT, la CFTC et l’Unsa sont contre le passage de 5 « dimanches du maire » à 12.
Jean-Marc Ayrault a annoncé lundi qu’une loi serait présentée courant 2014 pour « clarifier » les règles du travail dominical sans le généraliser, après avoir reçu le rapport de l’ex-patron de La Poste Jean-Paul Bailly. Dans leurs réactions la CGT, la CFTC et l’Unsa déplorent la possibilité que ce rapport ouvre aux maires d’autoriser jusqu’à 12 dimanches travaillés contre 5 jusqu’ici.
– Pour l’Unsa, le rapport Bailly « reprend pour l’essentiel les bons principes, notamment par le rappel sans ambiguïté de la valeur centrale dans l’organisation de la société du repos dominical ». Dans un communiqué, le syndicat se réjouit aussi de la « fin préconisée des dérogations par secteur d’activité (…) qui devrait aboutir, comme recommandé dans le rapport à la fin de la dérogation pour le secteur de l’ameublement » et de « la redéfinition des critères permettant de bénéficier d’un classement en zones touristiques, ou les actuelles zones Puces ». En revanche, l’Unsa est opposée « au passage des cinq dimanches du maire à douze » et « à la possibilité d’un décret provisoire permettant aux magasins de bricolage d’ouvrir le dimanche ».
– Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, a estimé lundi sur RTL que le rapport Bailly n’apportait « pas de réponse à la question posée par le Premier ministre », qui portait selon lui sur « le travail atypique », qui « concerne 30% des salariés », et « pas seulement sur le travail du dimanche ». Le rapport « accorde plus de week-ends travaillés qu’auparavant, 12 pourront être travaillés sans que les salariés aient leur mot à dire ». « A chaque fois que notre gouvernement rencontre une difficulté sociale, il confie un rapport à un patron, » a-t-il regretté
– La CFTC rejoint l’ex-patron de la Poste sur « un certain nombres de points », à commencer par « l’importance du principe du repos dominical pour le bon équilibre de la société ». La centrale chrétienne salue aussi « la préconisation d’une remise à plat des différentes et aberrantes zones ». En revanche, dans son communiqué elle se dit « étonnée » par la proposition « d’augmenter de façon plus que significative le nombre d’ouvertures autorisées le dimanche dans l’année », une préconisation qui « brise », à ses yeux, « la cohérence de son analyse ». Selon le syndicat, ce rapport peut toutefois « servir de base afin de réformer en profondeur l’actuelle néfaste et incompréhensible législation ».
– La CFE-CGC « salue le rapport Bailly qui a le mérite de faire une photo exhaustive de la situation actuelle avec toutes ses dérives ». Le syndicat des cadres demande dans un communiqué « l’ouverture d’une négociation interprofessionnelle sur l’ouverture du dimanche », afin notamment de réaffirmer les principes du volontariat et de négocier des compensations pour les salariés.
Source AFP – Les Echos