François PEROL mis en examen

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Le président du directoire de Banque populaire-Caisse d’Epargne (BPCE) François Pérol a été mis en examen jeudi à Paris pour prise illégale d’intérêts dans l’enquête sur sa nomination controversée à la tête du groupe bancaire en 2009.M. Pérol avait été nommé à la tête de BPCE après avoir passé deux années à l’Elysée comme secrétaire général adjoint, chargé des dossiers économiques. La gauche et des syndicats avaient dénoncé un conflit d’intérêts après sa nomination.Ce puissant et influent patron devait  être entendu cette semaine par le juge d’instruction Le Loire. Une audition dans le cadre d’une enquête ouverte en juin 2012 pour prise illégale d’intérêts.A l’origine, une plainte déposée par les syndicats SUD et CGT qui reprochent à François Pérol d’avoir joué un rôle dans le rapprochement des Banques populaires et des Caisses d’épargne alors qu’il était secrétaire général adjoint de l’Elysée, sous Nicolas Sarkozy. Le fait d’avoir pris, en 2009, la direction de ce qui est devenu BPCE constitue, selon eux, une prise illégale d’intérêts, punie jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. La loi interdit aux fonctionnaires d’être embauchés par des entreprises sur lesquelles ils exercent une autorité directe.Depuis quelques mois, l’enquête s’accélère. En mars, le domicile de François Pérol avait été perquisitionné par les policiers de la division d’investigations financières et fiscales. « Au-delà des motifs strictement juridiques, ce nouveau tempo s’explique aisément, pense savoir un cadre du groupe. François Pérol agace beaucoup de monde depuis qu’il a manifesté ses ambitions de développement dans l’assurance vie. »

Rien ne le contraindrait à démissionner

Depuis le printemps dernier, François Pérol ne cachait plus ses intentions de mettre fin, à terme, au contrat historique qui le lie à la CNP. Or ce projet, officialisé en novembre, va à l’encontre des intérêts pesants et trébuchants de la Caisse des dépôts, le premier actionnaire de la CNP, et de son directeur général, Jean-Pierre Jouyet, ami de jeunesse de François Hollande.

Un bras de fer financier et judiciaire — officiellement, il n’y a bien sûr aucun lien entre l’enquête et la volonté de développement de BPCE dans l’assurance vie — qui risque, selon certains au sein du groupe, de fragiliser la banque. Malgré sa mise en examen, toutefois, rien ne contraint François Pérol à démissionner. Dans la même situation, mais dans le dossier Tapie, Stéphane Richard, le patron d’Orange, est resté aux commandes et semble même espérer être reconduit à la tête de l’opérateur téléphonique dans quelques mois. François Pérol table aussi sur un bilan plutôt flatteur pour fortifier ses positions.
LeParisien.fr