Par 20 minutes : «Grève historique» des salariés du groupe Banque Populaire-Caisse d’Epargne

SOCIAL Ils ont réclamé notamment de meilleurs salaires… par 20 Minutes avec AFP

Scène rare ce mardi: des banquiers ont faitgrève. Les salariés du groupe BPCE (Banque Populaire, Caisse d’Epargne…) étaient appelés mardi à débrayer contre la détérioration des conditions de travail et pour réclamer des augmentations générales, «une grande première» selon les syndicats unis pour l’occasion.

Depuis la naissance du deuxième groupe bancaire français, en 2009, c’est la première fois qu’une «intersyndicale totale» lance un appel unitaire à la mobilisation, assurent ses membres. A Paris, un rassemblement de 500 personnes s’est tenu devant le siège. D’autres rassemblements ont été organisés dans la matinée devant les différentes agences du groupe qui, au-delà des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne, chapeaute notamment la banque Natixis et le Crédit foncier.

«Le retour à des conditions de travail décentes»

Les organisations à l’origine du mouvement (CFDT, Unsa, CGT, CFTC, FO, CFE-CGC/SNB, SUD Solidaire) réclament «le retour à des conditions de travail décentes» et «l’amélioration du service clientèle», dégradés, selon elles, par la baisse des effectifs.

Elles exigent par ailleurs «des augmentations de salaire générales et pérennes». L’unité syndicale s’est formée début mars après «l’échec» des négociations salariales dans les deux principales branches, Banque Populaire (BP) et Caisse d’Epargne (CE), où aucune augmentation générale n’a été accordée pour 2015.

La direction  «a été au maximum de ce qui pouvait être fait», avec des propositions allant «de 0,5 à 0,6% de la masse salariale, pour une inflation à 0,1%», justifie auprès de l’AFP Hervé D’Harcourt, directeur de la stratégie et du développement social au sein de la DRH du groupe BPCE.

La direction met en avant l’intéressement

Malgré l’absence d’accord au niveau des branches, «un salarié sur trois dans le groupe va percevoir une augmentation» et environ «huit salariés sur dix» vont avoir un intéressement supérieur ou égal à 2014, équivalent à «un à deux mois de salaire», assure Hervé D’Harcourt. Les 20% restants toucheront un intéressement inférieur.

Par ailleurs, les négociations salariales se sont poursuivies dans les différentes entités qui composent le groupe BPCE, avec «60% des entreprises ayant terminé leurs négociations qui ont abouti à un accord», fait-il valoir. La BPCE, deuxième groupe bancaire en France avec 108.000 employés, a réalisé en 2014 un bénéfice net de 2,9 milliards d’euros, en augmentation de 4,4%.